• AH18
  • heschung
  • Nouvelle Collection
  • Rencontre

Michael Veith nous a ouvert les portes du domaine de Jaegerthal pour la saison automne-hiver 2018. Un lieu qui ressemble à son propriétaire qui conjugue élégance, curiosité naturelle et goût des belles choses. Il nous dévoile dans cet entretien un peu plus de son univers, de ses inspirations et de son lien avec Heschung.

Pouvez-vous vous présenter ?

Je me présenterais comme un artiste aimant les belles choses et un expert en bonsaïs et jardins d’exception. Je partage mon temps entre Heidelberg, Hambourg et Jaegerthal.

Où sommes-nous ici ? Pouvez-vous nous raconter l’histoire de ce lieu ?

Nous sommes ici dans le Domaine de Jaegerthal, au cœur du Parc naturel régional des Vosges du Nord, tout près de Niederbronn-les-Bains. Ce lieu est le berceau de la famille de Dietrich qui y acheta sa première forge il y a 350 ans.

Le domaine est le plus beau site de Jaegerthal et comprend :

• La maison de la Turbine que j’occupe, qui est à la fois mon laboratoire d’idées et ma source d’énergie
• L’ancienne école et le presbytère que je loue désormais aux visiteurs après l’avoir entièrement rénovée
• Une Maison Forestière en pleine nature

Intégrées dans la nature et entourées d’un parc, ces maisons forment un ensemble unique.

Comment l’avez-vous découvert ? Qu’est-ce qui vous a attiré ?

En 1996, ma passion pour la France et mes relations professionnelles avec l’Alsace m’ont conduit à m’y rendre le plus souvent possible pour découvrir la région ou savourer un bon repas. L’Alsace du Nord m’a tout particulièrement conquis : épargnée par le tourisme, la nature y apparaît encore dans sa beauté brute et simple. Les gens y sont ouverts, chaleureux, attachés à la tradition, parlent encore volontiers le dialecte alsacien. Leur cuisine de terroir, généreuse et délicieuse, n’a pas encore été formatée par le tourisme.

Un jour, lors de mes explorations, j’ai découvert la Maison de la Turbine qui était entièrement détruite et envahie par la végétation. J’ai su immédiatement qu’elle deviendrait ma maison. L’emplacement, la propriété avec son parc luxuriant, le Schwarzbach qui traversait le domaine faisaient de l’ensemble un rêve à mes yeux, dans lequel je pourrais donner libre cours à toutes mes idées et ainsi concevoir un « jardin naturel ».

Pierre Heschung et Michael Veith
Pierre Heschung et Michael Veith

Pouvez-vous nous parler de cette maison ? Depuis combien de temps vivez-vous ici ?

Je me suis installé dans la Maison de la Turbine qui faisait partie des installations industrielles de Dietrich et qui a alimenté en électricité de 1871 à 1960 les usines voisines ainsi que le château, l’école et l’hôtel de Jaegerthal. Le parc contient encore de nombreux vestiges de cette époque.

Au début, j’ai commencé par faire ce que je maîtrise le mieux, à savoir entretenir le parc et creuser le grand étang pour aménager l’espace extérieur à ma guise. J’ai d’abord complètement défriché et restructuré le parc, puis j’y ai replanté des arbres anciens, uniques et solitaires. Aujourd’hui, c’est la carte de visite de mon travail et de ma créativité. Ce parc abrite des arbres comme ceux que je vais chercher pour mes clients dans les pépinières les plus renommées au monde, jusqu’au Japon. Je n’utilise pas seulement ces arbres pour concevoir et réaliser les jardins de mes clients, mais aussi pour le parc de de Jaegerthal.

La maison n’était pas habitable, toutes les fenêtres étaient détruites, il n’y avait ni eau, ni électricité, ni gaz, ni canalisations, ni chauffage. Il a d’abord fallu tout installer. La maison a été restaurée avec soin pendant 5 ans de façon à préserver son charme industriel, tout en la rendant habitable.

Racontez-nous l’histoire des pièces qui peuplent ces lieux.

La maison et les chambres sont ouvertes, baignées de lumière, modernes, industrielles et meublées avec un grand soin accordé aux détails, mais sans fioritures. Le véritable objet, la Maison de la Turbine et l’art, sont au premier plan.

Où puisez-vous votre inspiration ?

C’est une interaction avec la nature, la culture, l’expertise et une grande part d’intuition.

Où et comment chinez-vous ?

Beaucoup de choses proviennent de mes nombreux voyages à travers l’Orient et l’Occident, de mes flâneries sur les marchés aux puces. Je conçois aussi moi-même la plupart des meubles et des objets que je fais ensuite fabriquer selon mes recommandations dans de petites entreprises artisanales locales.

Les chambres d’hôtes abritent beaucoup de belles choses appartenant à ma famille depuis plusieurs générations, des objets d’art de ma collection privée ; c’est un mélange d’ancien, de moderne et d’art.

Quelle est votre endroit préféré ?

La terrasse du lac qui donne sur le jardin, à la fois apaisant et pourtant toujours inspirant. Les jours froids ou pluvieux, j’aime m’installer près du poêle chaud dans la grande cuisine de la Maison de la Turbine.

En hiver, je prends parfois mes quartiers dans l’une des deux maisons d’hôtes, soit dans l’élégante et spacieuse Maison d´École, soit au cœur de la nature dans ma Maison Forestière. Cela dépend toujours de mon état d’esprit et des projets sur lesquels je suis en train de travailler. Chacune de ces maisons m’inspire à sa manière.

Comment définiriez-vous votre style ?

Un style sûr et assumé, sans compromis, qui s’inspire de la nature.

Cuisine - Domaine du Jaegerthal
Cuisine - Domaine du Jaegerthal

Votre métier est de créer des jardins, comment avez-vous pensé et faites-vous évoluer la nature qui sert d’écrin aux lieux ?

Mon objectif est toujours d’interpréter la beauté de la nature et non de la présenter d’une façon enjolivée et exubérante.

La nature nous donne tant d’inspiration qu’il suffit de l’observer et de comprendre comment la transposer et l’interpréter avec justesse dans chaque jardin. Mes jardins sont des œuvres d’art vivantes, en harmonie avec la nature – « la culture de la nature ».

La nature est partout dans la maison, pouvez-vous nous parler de vos compositions florales ?

Mes maisons et mon quotidien sont imprégnés par la musique et les fleurs. Il y a toujours des fleurs fraîches dans toutes mes maisons ; elles font partie de ma vie quotidienne, comme la musique et mes chiens. J’ai appris l’art floral et la conception de bonsaïs durant mes séjours au Japon.

Comment percevez-vous la marque HESCHUNG ?

Elégante, avec une touche moderne et typiquement française. Pour moi, la qualité des chaussures Heschung a toujours été l’un des critères les plus importants, mais aujourd’hui, non seulement je remarque les modèles classiques de Heschung, mais je peux aussi m’enthousiasmer pour une basket. J’ai plutôt tendance à porter des chaussures classiques, mais la nouvelle collection m’a fait changer, moi aussi.

Quelle est votre paire d’HESCHUNG préférée ?

J’aime porter le modèle Crocus en automne et en hiver. C’est un véritable classique pour moi. Parmi toutes les chaussures que j’ai portées dans ma vie, dont beaucoup de modèles anglais, la Crocus de Heschung est la plus résistante et surtout la plus confortable.

http://www.domaine-jaegerthal.com/