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Après le succès des premières éditions, Heschung renouvelle sa collaboration avec De Bonne Facture. Du 7 avril au 7 mai, Déborah Neuberg, fondatrice de la marque, installera son univers dans le show-room Heschung pour y vendre sa nouvelle collection. Porteuse de sens, décidée à mettre en avant des savoir-faire d’ateliers français, la créatrice partage les valeurs d’Heschung. Rencontre avec une entrepreneuse engagée et bien dans ses baskets.

Comment as-tu choisi la mode ?

La mode et moi, c’est une histoire d’amour depuis toujours. Petite, j’aimais regarder les défilés, cela me fascinait complètement. Je me rappelle mes rendez-vous incontournables avec les présentations de la marque Yves Saint Laurent. L’année de mes 15 ans, je savais déjà que je voulais faire de la création. C’est la raison pour laquelle j’ai retiré un dossier pour la Central Saint Martins School mais mes parents m’ont orienté vers un parcours classique. J’ai donc intégré une classe préparatoire, puis HEC et dès que j’avais un stage à faire, je postulais dans le milieu de la mode.

Peux-tu nous raconter un stage qui t’a marqué ?

A 20 ans, j’ai fait un stage dans une boutique du 6e arrondissement tenue par une responsable qui avait du goût et créait des pièces dans son atelier du 17e arrondissement. J’ai commencé à m’intéresser de très près à la manière dont les pièces sont produites.

Comment as-tu procédé ?

J’ai commencé à chercher des Ateliers qui m’intéressaient et je les ai contactés. Le premier, c’était Fileuse D’Arvor. Après leur avoir exposé mon projet, je leur ai demandé si je pouvais venir visiter leur Fabrique. Deux jours plus tard, j’étais chez eux, l’histoire commençait. J’ai procédé de la même manière dans tous les autres domaines : la maille, le jersey, le tricot, les boutons, etc. Au fur et à mesure de mes recherches, j’ai réalisé que j’avais tous les modèles en tête. C’est à ce moment-là que De Bonne Facture est devenu une marque.

Pourquoi fabriquer en France ?

Pour faire vivre l’authenticité. Cela me semblait logique d’aller chercher un artisan breton pour fabriquer un pull breton.

Je tenais à faire les choses à l’ancienne, faire revivre le savoir-faire.

J’ai sélectionné les Ateliers en fonction de leur provenance et de leur spécialité. Je pourrais très bien aller en Ecosse pour faire confectionner des produits en fil d’Ecosse.

Comment t’es-tu lancée ?

Au début, j’avais quelques pièces : une chemise, un pantalon, une veste, une cravate qui formaient un look complet. Je connaissais une galerie, rue du vertbois, dans le 3e arrondissement de Paris, dont le galeriste proposait des expositions exclusivement en lien avec la production. Il m’a proposé d’exposer ma première collection là-bas. Cela s’est organisé en janvier 2013. J’avais soigné mon book et contacté quelques acheteurs : le Printemps, Le Bon Marché, Merci, etc. Ils ont tous répondu présent.

Et après ?

Le Printemps m’a proposé d’établir mon pop-up shop chez eux, fin d’année 2013.

Ma rencontre au Salon du Pitti Uomo, en juin 2013, avec Pierre Heschung et toute l’équipe a été décisive dans la mise en place notre première collaboration. Celle-ci a eu lieu en novembre de la même année, à l’occasion de l’inauguration de la boutique de Vieux Colombier. Nous avons proposé des pièces De Bonne Facture exclusives pour Heschung : deux pulls et deux chemises.

Comment t’es-tu décidée à créer De Bonne Facture ?

Après plusieurs postes enrichissants au sein de marques renommées, je n’avais plus qu’une idée en tête : monter mon propre projet. Le lien évident entre toutes ces expériences, pour moi, c’était d’apporter une transparence concernant la provenance.

Au début, je ne voulais pas forcément créer une marque mais plutôt un label, quelque chose de différent qui mette en valeur la traçabilité de la production.

Quel message souhaites-tu véhiculer à travers ta marque ?

La simplicité, la qualité, le lien avec les ateliers, l’esprit français, l’élégance décontractée, le côté authentique.

Par-dessus tout, je souhaite faire passer un message de conscience : que vous achetiez chez un géant de la mode ou chez nous, ayez conscience de ce que vous achetez.

Pourquoi acheter français ?

Je ne pousse personne à acheter français, je ne suis pas dans cette démarche. Je n’ai pas de jugement sur les préférences d’achat, ni sur les personnes qui décident d’acheter autre chose. Mais je suis pour acheter en pleine conscience, connaître la provenance. Quand on achète un produit, on soutient forcément une certaine filière.

Comment définirais-tu ton style ?

C’est très difficile de définir son propre style. Je dirais épuré et décontracté. Un style intemporel contemporain. J’aime confronter des essentiels du vestiaire masculin – veste tailored, blouson jockey – à des matières authentiques.

Quelle est ta tenue idéale ?

Une tenue que je porte souvent en ce moment : un pantalon d’homme en flanelle super 120, porté avec un pull d’homme, bleu marine.

Veste De Bonne Facture

Où puises-tu ton inspiration ?

Dans le vestiaire masculin classique, les vêtements que portait mon père, les boutiques de vintage, une silhouette croisée au coin de la rue. Il y a l’inspiration de départ et puis j’ajuste.

Les films des années 60 m’inspirent beaucoup aussi, par exemple la chemise de Jean-Claude Brialy dans le film d’Éric Rohmer « Le Genou de Claire » qui m’a inspirée pour développer un nouveau modèle sur l’Edition 7.

Finalement, j’ai toujours la tête dans les matières.

Que retrouve-t-on dans ta nouvelle collection ?

La veste Mac a été détournée avec du denim. Vous pourrez trouver aussi des chemises en coton japonais. Une autre pièce phare sera un costume déstructuré en seersucker. Je travaille toujours les finitions : non doublés, boutons cousus en croix, pull en laine et lin, j’aime beaucoup les mélanges de textures, les matières chinées, piquées.

Cela me plaît quand on a une certaine vision du vêtement de loin, et qu’on découvre les détails de matière en le voyant de plus près.

Qu’apprécies-tu chez Heschung ?

L’histoire de la Maison, son savoir-faire, son caractère authentique et familial, la qualité des chaussures, les Ateliers à Steinbourg, l’identité de la marque me touchent particulièrement. J’adore aussi ce côté chaussures de montagne qui a su se moderniser avec élégance, garder ses racines tout en s’intégrant dans un vestiaire moderne. Je trouve que nous partageons les mêmes valeurs, la même philosophie. C’est une rencontre importante pour moi, un lien essentiel.

Mes looks sont sublimés par vos chaussures de manière évidente, de même que mes looks peuvent compléter vos souliers très naturellement.

Comment abordes-tu notre collaboration ?

C’est très intéressant d’investir votre showroom car nous sommes deux marques complémentaires. Le client Heschung peut compléter son shopping par nos pièces et vice-versa.

Quelle est ta paire d’Heschung préférée ?

La Ginkgo ! C’est votre paire emblématique, celle qui fait le lien entre vos racines et une silhouette contemporaine. Elle est au cœur même de la marque.