Comment êtes-vous arrivée dans le milieu du design et de la décoration d’intérieur ?
Je n’ai pas la formation. J’ai fait des études de kinésithérapie, mais je n’ai exercé qu’un an et demi. Très vite, j’ai été rattrapée par ma passion : le design. Petite, je collectionnais déjà plein de choses, je faisais des collages, je voulais toujours changer le mobilier de ma chambre. Un peu plus tard, ma belle-sœur, à l’époque, architecte d’intérieur, organisait des événements et des ateliers dans la maison familiale. Rapidement, j’ai moi-même commencé à vendre les objets que je chinais. J’organisais des ventes privées dans la maison de mes parents. Cela a tellement bien marché que j’ai ouvert ma boutique, il y a vingt ans. J’adore ce que je fais. Je suis imprégnée du design. Je ne rêve que d’objets et de meubles.
Lorsque l’on voit les deux endroits que vous avez décoré, le B&B et la maison, on reconnaît instantanément votre style. Comment le définissez-vous ?
Décrire mon style est très difficile pour moi. Je dirais que j’aime les tons neutres, le blanc, le bois, tout ce qui est naturel. Quand je vois mes pièces actuelles, je me rends compte que c’était déjà le même style de choses que je vendais il y a vingt ans. Si je devais choisir une couleur, ce serait le rouge parce qu’elle apporte une touche moderne. Mais je ne peux pas vivre dans un intérieur avec trop de couleurs. Je m’en lasse trop vite. Il y a six ans, j’ai eu un canapé magnifique, jaune, en lin, avec une structure noire. Il était vraiment très beau mais je l’ai vendu vite, je ne peux pas garder ce genre de pièces trop longtemps, c’est plus fort que moi. Les teintes neutres m’apaisent ainsi que les matières brutes. Le bois, la pierre, le béton, la céramique, le cuir, l’alpaga, le lin. Un peu comme chez Heschung, la nature n’est jamais loin.

Heschung & Friends
Béa Mombaers X Heschung : rencontre
Béa Mombaers est une personne inspirée et inspirante. Véritable passionnée, elle chine avec goût des pièces de design vintage, intemporelles et pointues. Son Bed & Breakfast est un véritable havre de paix et sa maison en bord de mer – dans laquelle a été shootée la collection Heschung Printemps/été 2016 – un hymne à la détente. A l’intérieur, on sent cette délicatesse et cette tendresse que l’on retrouve sur les photos de la nouvelle campagne d’Heschung.

Comment avez-vous choisi ces deux lieux ?
Le Bed & Breakfast, d’abord :
Je fonctionne énormément au coup de cœur mais on peut dire aussi que la vie les a mis sur mon chemin. Concernant le Bed & Breakfast, tout a commencé il y a 7 ans. Le propriétaire n’est autre que mon client et ami, Lionel Jadot, architecte d’intérieur et réalisateur. Avec sa femme Astrid, actrice, ils m’achetaient régulièrement des pièces. J’ai décoré une partie de cette bâtisse familiale lorsqu’elle était encore leur maison de vacances. Puis, ils ont accepté de me la louer afin que j’y réalise mon projet de chambres d’hôtes un peu particulier puisque tous les meubles et la décoration sont à vendre. Absolument tout. J’aime remplacer un objet lorsqu’il a été vendu. J’ai toujours des idées.La Maison en bord de mer, ensuite :
En mai 2015, une cliente m’appelle pour me confier : « Nous quittons notre maison, ça te dirait de la racheter ? ». Je suis toujours à l’écoute des signes, je me dis souvent « Et pourquoi pas ? ». Nous l’avons acheté avec deux amis ! Comme c’est moi qui m’occupe de la décoration, j’y suis souvent. Ici aussi, tout est à vendre.
Où puisez-vous votre inspiration ?
Je vis seule, je n’ai pas de mari, pas d’enfants, pas de chien. Mon métier, c’est ma passion. J’adore acheter. Dès que je vois un bel objet, je sais que je vais le revendre. Je voyage beaucoup aussi. C’est une formidable source d’inspiration. J’espère toujours pouvoir acheter quelque chose pour le revendre (tissus, tapis, objets, etc.). C’est ancré en moi. Quand j’aime, je suis inspirée.
Qu’est-ce qui vous plaît dans votre métier ?
C’est tellement gai ! Quand les gens découvrent et achètent de beaux objets, ils sont si contents. Cela me plaît de faire plaisir aux gens. Et puis, la décoration, les meubles, apportent de la vie, des touches personnelles. Une maison sans tapis, c’est triste. On me demande souvent des conseils. J’aime pouvoir partager mes idées, ma passion.
Comment appréhendez-vous votre travail ? Comment choisissez-vous de mélanger des pièces intemporelles et d’autres plus graphiques ?
Cela se fait naturellement. Je n’ai pas de méthode définie. J’achète chaque objet que j’aime. Et puis, je connais bien mes clients. Il y a peu de temps, j’ai chiné à Paris un tapis en alpaga grosse laine, avec de grandes rayures, en pensant à une cliente pour sa maison de vacances. En le voyant, elle me l’a acheté tout de suite. Je ne m’étais pas trompée.
Où et comment chinez-vous ?
Partout ! Sur internet, aux puces, chez les gens, dans les magasins, quelques contacts m’envoient même des photos. J’adore les Puces du Design à Paris, je m’y rends chaque fois. Je chine beaucoup en Allemagne, à Cologne, à Düsseldorf ou encore aux Pays-Bas, à Amsterdam. Cela me permet aussi d’aller y puiser l’inspiration.
Comment arrivez-vous à donner une âme à un lieu quand cela concerne un client ?
Je connais bien mes clients et ils me font confiance. Je saisis vite leurs goûts, leur personnalité et surtout l’âme de leur maison. J’ai besoin de me rendre sur place pour m’imprégner des lieux. Et lorsque je pénètre dans une pièce, c’est souvent immédiat, je me dis « on va mettre tel meuble ici, telle lampe là, etc. ».
Comment fonctionnez-vous suite à une commande ?
Je fonctionne essentiellement au feeling. Je ne note presque jamais rien. Je rentre dans une pièce et j’imagine déjà ce que l’on va pouvoir faire. Si une personne fait appel à moi, c’est qu’elle aime mon style. C’est un échange permanent.
Que retrouve-t-on dans tous les endroits que vous avez décorés ?
Beaucoup de bois. C’est une matière qui apporte de la chaleur, de la paix. J’adore aussi travailler avec l’Alpaga, le coton, les beaux lins. Ma signature pourrait être : le bois, le blanc, le naturel.
Quelle est votre pièce phare ?
J’ai eu un très beau tableau en relief blanc du peintre belge Gilbert Swimberghe que je ne voulais pas vendre (pour une fois !). J’ai un ami décorateur d’intérieur qui vient parfois se servir chez moi pour ses propres commandes, même en mon absence. Un jour où je n’étais pas là, il est venu et a choisi ce tableau pour l’installer chez une cliente ! Je ne pouvais rien dire, c’est notre façon de travailler ensemble et une fois accroché chez la cliente, je ne pouvais pas aller le récupérer ! Depuis cet été, j’ai trouvé son remplaçant : une œuvre du peintre Laurent Da Sylva, en noir et blanc.
Quelle est la prochaine pièce sur laquelle vous avez posé votre dévolu ?
Peut-être une pièce de Maarten Van Severen, que j’adore. Je n’aime pas tout mais il a fait certains meubles dont je suis fan. J’ai des goûts très modernes. Je suis très inspirée par le Brésil : le bois exotique, l’œuvre d’Oscar Niemeyer, les meubles de Carlos Motta.
Dernièrement, je voulais absolument les chaises Rietveld en bois. Je viens d’en trouver six que j’ai installées dans la villa.
Comment pensez-vous que votre style évoluera ?
Je pense qu’il restera toujours un peu le même. Si je devais choisir un courant, je dirais que j’évolue plutôt vers le minimalisme, mais toujours avec quelques très belles pièces, pas juste une table et une chaise.
Envisagez-vous d’acquérir un troisième lieu ?
J’aimerais beaucoup acquérir un troisième lieu. Changer, décorer, m’imprégner de nouvelles architectures font partie de moi, j’ai toujours envie de changer. Mais cela va être difficile de trouver un lieu avec autant de caractère.
Que pensez-vous des photos de la campagne HESCHUNG P/E 16 ?
Elles sont subtiles et magnifiques ! On ressent vraiment l’âme des lieux et l’essence de la marque.
Comment percevez-vous la marque HESCHUNG ?
C’est une marque solide, porteuse de valeurs, à laquelle je suis fidèle. J’ai plein de Heschung ! J’adore. J’ai tous les anciens modèles à lacets qui sont de nouveau tellement à la mode.
J’adore les nouveaux modèles pour homme et pour femme. J’ai eu un coup de cœur pour la Cali.